Concordance des temps
La concordance des temps est la correspondance, nécessaire d'après le sens et la chronologie des actions, entre le temps du verbe de la proposition principale et le temps du verbe de la proposition subordonnée.La subordonnée exprime un fait qui peut être : antérieur, simultané, postérieur par rapport à l'action principale. Le tableau ci-dessous présente, toutes les correspondances possibles. Selon le degré de réalité, la condition éventuelle, le doute, etc. on utilisera un mode ou un autre. Vous trouverez "in fine" les entrées des diverses propositions.
Verbe principal | Verbe subordonné | |
antériorité | Temps du passé, imparfait, plus-que-parfait. De l'indicatif au subjonctif. | |
présent de l'indicatif | simultanéité | Présent de l'indicatif. Présent du subjonctif. |
postériorité | Futur indicatif. Présent subjonctif. | |
antériorité | Plus-que-parfait. Indicatif ou subjonctif | |
passé de l'indicatif | simultanéité | Imparfait. Indicatif ou subjonctif |
postériorité | Conditionnel présent. Imparfait du subjonctif. | |
antériorité | Temps du passé, imparfait de l'indicatif. | |
futur de l'indicatif | simultanéité | Présent de l'indicatif ou du subjonctif. |
postériorité | Futur de l'indicatif. Présent du subjonctif. | |
antériorité | Plus-que-parfait du subjonctif | |
conditionnel présent | simultanéité | Imparfait du subjonctif |
postériorité | Imparfait du subjonctif. |
Ce tableau, que nous n'avons pas voulu surcharger d'exemples, régit l'emploi des temps des verbes en fonction du sens et de la chronologie. Vous remarquerez que le choix existe très souvent, particulièrement lorsque l'action subordonnée est antérieure. Il faut donc choisir le temps qui reflétera le mieux la pensée, le temps qui servira au mieux la nuance.
La concordance des temps est liée à l'étude des propositions et vous trouverez de nombreux renseignements à l'étude de chaque type de propositions. Nous vous conseillons de consulter selon vos besoins les objets suivants : complétive par "que", complétive interrogative, temporelle, causale, consécutive, finale, concessive, comparative et conditionnelle où sont présentés les temps et les modes après "si".
Pour ne pas trop malmener la concordance des temps, il faut, devant une propositions subordonnée se poser une première question. Le verbe de la subordonnée est-il à l'indicatif ou au subjonctif. De cette première réponse vont dépendre les possibilités liées aux temps.
1. le verbe de la subordonnée est à l'indicatif : tous les temps sont possibles si la principale est au présent ou au futur. Tout se passe comme si la subordonnée était une indépendante. (Je suis sûr qu'il mange actuellement. Je suis sûr qu'il a mangé hier. Je suis sûr qu'il mangeait au moment de mon arrivée, etc.).
Si le verbe de la principale est à un temps du passé, la subordonnée se met :2. le verbe de la subordonnée est au subjonctif.
- à l' imparfait ou au passé simple si le fait est simultané (Il a certifié qu'il était là quand il est entré. Il nous salua dès que nous entrâmes);Notez : le présent de l' indicatif dans la subordonnée peut exprimer un fait intemporel et celui-ci n'est pas soumis à la règle des temps (Le voisin m'a dit que la vie est trop chère). On peut aussi envisager la position sur l'axe temporel par rapport au moment de la parole, et le temps de la subordonnée est fonction du sens (Il m'a dit que vous êtes l'homme de la situation. Il m'a assuré qu'il fera attention, etc.).
- au conditionnel présent ou au conditionnel passé si le fait est postérieur (Il a certifié qu'il serait là demain);
- au plus-que-parfait ou au passé antérieur si le fait est antérieur (Il a certifié qu'il avait fini avant son arrivée. Il envoya la lettre dès qu'il eut eu confirmation de la chose).
Si la principale est au présent ou au futur, la subordonnée se met :
- au présent du subjonctif si le fait est simultané ou postérieur (Il veut que tu viennes tout de suite. Il préfère que tu viennes demain. Il voudra que tu viennes tout de suite. Il préférera que tu viennes demain);
- au passé du subjonctif si le fait est antérieur (Il doute que tu aies voulu le voir).
Si la principale est à un temps du passé, la subordonnée se met :
- à l' imparfait du subjonctif si le fait est simultané ou postérieur (Nous avons voulu qu'il cédât immédiatement. Il voulait que nous finissions le lendemain);Notez : Après un conditionnel présent, si le verbe de la subordonnée doit être au subjonctif, il se met au présent ou à l' imparfait (Je voudrais qu'elle écrive ou Je voudrais qu'elle écrivît).
- au plus-que-parfait du subjonctif si le fait est antérieur (Il voulait que tu eusses écrit avant son départ).
Les temps et les modes donnent lieu à des entrées spécifiques et nous vous conseillons de les consulter pour bien vous remémorer leurs nuances.
Règle 1-3, 2-4
La règle 1-3, 2-4 devrait régler la concordance des temps, elle s'exprime assez simplement mais vous trouverez, si nécessaire, des explications détaillées à l'entrée concordance des temps.
le présent = 1Le présent (ou le futur) de l' indicatif se combine avec le présent et le passé du subjonctif : "1-3".
l'imparfait = 2
le passé = 3
le plus-que-parfait = 4
Le passé de l'indicatif se combine avec l' imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif : "2-4".
Il souhaite (1) qu'il lise (1) sa lettre.Cette règle régit les relatives et les circonstancielles dont le verbe est au subjonctif.
Il souhaite (1) qu'il ait lu (3) sa lettre.
Il souhaitait (2) qu'il lût (2) sa lettre.
Il souhaitait (2) qu'il eût lu (4) sa lettre.
Il le comprend, bien qu'il parle mal (1) ou bien qu'il ait mal parlé (3).L'imparfait du subjonctif est largement abandonné et la règle 2-4 avec lui.
Il nous comprenait, bien que nous parlassions (2) mal ou bien que nous eussions mal parlé (4).
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